« Traditionnelles et ultramodernes, voilà comment pourraient être décrites les deux grandes médecines orientales, ayurvéda et médecine chinoise. À l’heure où l’enthousiasme soutient la médecine quantique, il est bon de se souvenir que ces pratiques médicales millénaires peuvent être considérées comme les premières médecines quantiques, puisqu’elles intègrent les trois aspects fondamentaux de cette approche.
En quoi médecine traditionnelle chinoise (MTC) et médecine ayurvédique sont-elles les premières thérapies quantiques et que signifie un modèle complet de physiologie ?
Elles décrivent un modèle biologique du corps qui comprend l’énergie et l’inclut dans la recherche des signes de la maladie avant de l’appliquer en thérapie.
Elles ont des mots pour décrire le corps vivant dans l’espace et dans le temps, dans une évolution de nature ondulatoire, avec des séquences qui se répètent à toutes les échelles du temps. Cette évolution « pulsée » est d’abord observée pour le recueil et la classification des symptômes, puis utilisée pour le diagnostic, le pronostic et la thérapie.
Elles proposent un modèle dans lequel tout organisme vivant est lié à son environnement et aux autres formes de vie.
Elles sont complètes car l’observation des signes de la maladie comme la thérapie utilisent à la fois la physique et la chimie, sur la base de stratégies parfaitement naturelles et complémentaires, dont notre monde moderne a tant besoin.
1. L’énergie : au cœur des signes de bien-être et de maladie
Le modèle du vivant (plante, animal et homme) proposé par les médecines chinoise et indienne est aussi complet qu’avant-gardiste. Il fait appel à la matière, mais surtout à l’énergie pour expliquer le fonctionnement de tout organisme. Lorsque les Chinois parlent de qi ou les Indiens de prana, nos physiciens mesurent chaleur, électricité, magnétisme ou photons.
Chacune de ces formes décrites se transforme l’une en l’autre en permanence. L’énergie n’est jamais statique, elle est faite de mutations continuelles. L’énergie en MTC est réputée animer les liquides du corps et constituer la matière elle-même des tissus et des organes. Cette vision est aussi celle de la physique quantique de Eisenberg ou de Planck, pour lesquels la matière est de l’énergie qui a pris forme, c’est-à-dire une énergie informée, comme cristallisée, en évolution dans l’espace et le temps.
Pour les Chinois, cette énergie circule dans des canaux appelés en Occident « méridiens », qui sont accessibles à la surface du corps par des points privilégiés sur le tronc et les membres. Il existe six flux d’énergie (trois groupes de deux méridiens couplés) et de liquides baignant les tissus et les organes à chaque étage du corps, c’est-à-dire à chaque métamère.
Pour les Indiens, l’énergie circule dans les nadis, profonds et superficiels, le long desquels se trouvent aussi des points et des carrefours particuliers (chakras). Ils décrivent trois grands secteurs fonctionnels (assimilation/diffusion, anabolisme, catabolisme), qui sont les mêmes, mais nommés différemment.
L’intérêt d’un modèle de physiologie dans lequel l’énergie est omniprésente est que le thérapeute peut choisir ses outils de soins :
soit parmi les instruments de la physique ;
soit parmi les moyens d’une chimie la plus informée possible, c’est-à-dire la plus vivante, avec des aliments ou des plantes par exemple.
Le médecin est ainsi physicien s’il pratique l’acupuncture, la moxibustion (chauffer les points avec de petits cônes d’armoise générateurs d’infrarouges), la médecine manuelle ou les massages.
Il devient chimiste organique s’il soigne avec les aliments, les plantes ou les huiles essentielles.
2. Les cycles du temps
Le deuxième critère définissant une médecine quantique est qu’elle décrit tous les événements dans le temps.
Imaginez que vous êtes une grosse éponge humide et chaude, mais plus ou moins chaude et humide selon les phases de votre vie. Chaud signifie actif. Froid signifie ralenti. Humide sous-entend capable de construire et de retenir l’eau. Sec signifie rétracté, oxydé, ce qui s’accompagne d’une perte d’eau.
Quand vous êtes un bébé, vous êtes humide et froid (en construction accélérée donc en rétention d’eau, mais pas encore très actif, vous grandissez) ; à l’âge adulte, vous êtes chaud et humide (métabolisme actif et structure corporelle épanouie) ; lorsque vous vieillissez, vous redevenez froid (ralenti) en perdant de l’eau (sec).
Cette évolution du corps dans le temps d’une vie, se répète dans une seule année et aussi dans un seul jour : au printemps votre corps se réveille et nettoie les accumulations de l’hiver, en été, il est chaud et actif, à l’automne et en hiver, il se rétracte à nouveau, se protège et se replie, même si les conditions de vie moderne ont atténué ces différences. Dans le cours d’une journée, le matin, vous êtes froid, à midi, vous êtes actif et chaud, le soir, vous vous repliez sur vous-même et vous redevenez froid ou ralenti.
Ces fractions du temps imbriquées les unes dans les autres définissent ce que l’on appelle un « hologramme dans le temps ».
En ayurvéda comme en MTC, tous les événements de la vie se décrivent à un moment précis d’une journée, d’une saison et d’une vie entière. Des enseignements en sont tirés quant au niveau d’énergie de chaque fonction : d’où les maladies saisonnières, celles qui sont typiques de l’enfance ou de la vieillesse, les douleurs aggravées le soir ou la nuit, mais améliorées le jour lorsque le corps bouge et se réchauffe.
Nous vivons ces réalités tous les jours de notre vie. Ce sont des cycles qui se répètent à toutes les échelles du temps. Ces ondes de vie sur les méridiens de la MTC ou les nadis de l’ayurvéda définissent le « quantique » et font partie intégrante depuis toujours de ces deux grandes médecines.
La chronobiologie moderne a repris une partie de ces données. Mais le classement de tous ces signes réalisé par les médecines orientales est de très loin plus efficace pour la thérapie.
Ainsi en diététique, les aliments sont-ils présentés froids et/ou crus ou à l’inverse chauds et/ou cuits, sans préjuger même de ce qu’ils contiennent. La prescription des plantes ou des huiles essentielles suit les mêmes règles très simples, mais strictes ; dans une phase inflammatoire, il faut conseiller des plantes qui rafraîchissent, c’est-à-dire anti-inflammatoires (bardane, essence de bois de santal, gel d’aloé vera). À l’inverse, on relance une digestion ralentie par des épices modérément réchauffantes (gingembre, fenugrec, cardamome), on active le métabolisme refroidi par des plantes stimulantes (gingembre ou acore vrai).
3. Le lien
Le message de la physique quantique est que tout est relié à tout, dans une interactivité permanente.
En ayurvéda comme en MTC, cette vérité est à la base de toutes les observations et en est devenu une philosophie. Elles nous parlent du macrocosme qui est fait d’éther, d’air, de terre, d’eau et de lumière et que nous sommes nous-mêmes un microcosme fait de terre (de matière), d’eau, d’air, d’espace et de lumière.
Nous puisons tous les jours nos forces dans l’oxygène de l’air, dans les longueurs d’onde visibles et les neutrinos émis par le soleil (lumière) et la terre (infrarouges), dans l’eau bue et enfin dans les aliments produits par le sol (terre).
Notre matière et notre énergie sont donc bien tirées de notre environnement et suivent les mêmes cycles du temps : notre vitalité vient du fait que nous nous rapprochons ou pas de cette substance la plus naturelle et originelle possible et de ces cycles.
À côté de cette communauté de substance avec notre environnement, la physique quantique nous décrit comme reliés les uns aux autres, pas seulement entre humains mais entre toutes les formes de vie sur la terre : nous sommes faits de la même substance, de la même lumière, et nous devrions donc être en communion d’intention tous ensemble vers une certaine idée du progrès, c’est-à-dire l’harmonie et la beauté d’une vie réussie ensemble : cela vaut pour un couple, pour des amis, pour une société entière, pour les peuples les uns avec les autres, pour les humains en général en accord et en équilibre avec les forêts, les rivières, les océans, la faune et la flore, en deux mots avec leur environnement.
Cette vision quantique du monde, où tous les acteurs (humains, animaux, plantes) sont reliés ensemble et interdépendants, où ils font partie d’un même champ vibratoire, est aussi celle de l’ayurvéda et de la philosophie chinoise depuis toujours ; cela inclut le respect profond pour toute forme de vie que devrait avoir aujourd’hui l’homme moderne et dont il s’est éloigné très fortement depuis le milieu du XIXe siècle.
En médecine, il existe un lien très important qui est celui de l’intention positive du médecin pour son patient ; cela comprend la connaissance globale du thérapeute en tant que professionnel, mais aussi l’empathie ou la compassion qu’il a pour la personne qu’il soigne ; le patient lui répond alors par la confiance qu’il place en lui. Ce lien fait d’intention et de respect n’est remplacé par aucune machine, bien au contraire, car elles mettent de la distance entre les êtres.
La médecine chinoise et l’ayurvéda ont toujours souligné, comme les psychothérapeutes aujourd’hui, l’importance de ce lien d’intention et de confiance entre un médecin et son patient.
Un système complet et donc intelligent
À l’heure où la médecine se spécialise, parfois trop, compartimentant toujours plus le corps, l’ayurvéda et la médecine chinoise nous enseignent qu’au contraire, une médecine et une prévention globales doivent être les approches premières ! En effet, autant les disciplines très techniques comme la chirurgie et/ou la réanimation doivent bien sûr être pratiquées par des experts très spécialisés et entraînés, autant la consultation de tous les jours nécessite une approche holistique.
Holistique signifie qu’une connaissance de la diététique adaptée à l’individu aux saisons et aux maladies, qu’une prescription de médicaments, mais aussi de plantes et d’huiles essentielles, la pratique de la médecine manuelle, de l’acupuncture et de la moxibustion, une approche psychologique des émotions et des comportements, tout cela éventuellement pratiqué ensemble, vaut mieux qu’une molécule ou deux. »
Source : www.principes-de-sante.com